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Les timbres : Infos et conseils philatéliques pour mener à bien votre collection

Dossier Juin 2005

Voir le Cachet du 24 Février 1962, Laval (Mayenne) France, en rapport avec ce dossier
Voir le Timbre numéro 1330, France, datant de 1962, en rapport avec ce dossier

UNE VUE DU VIEUX-PONT DE LAVAL
Vers 1676


Extrait du "Bulletin de la Commission Historique et Archéologique de la Mayenne", 2ème Série, T29, 1913.
Cet extrait m'a été fourni par le Conservateur des MUsées de Laval, le 27 mars 1993.
M. Louis de FArcy veut bien nous communiquer un dessin représentant le Vieux-Pont de Laval aux environs de 1676.
Il l'a calqué sur un album de 69 lavis qui fut dressé par Poitevin pour être présenté à Colbert. L'album appartient à la bibliothèque de Saumur. On y trouve également un dessin du pont de Château-Gontier.
Voici le titre manuscrit de cet album :
DESSEINS
DES PLANS ET ÉLÉVATIONS
DES PONTS SITUEZ SUR
LA RIVIÈRE DE LOIRE ET AUTRES
ADIACENTES
Tous ces ponts ont été ruinés ou renversés par les glaces de l'hiver de l'année 1676 à celle de 1677, dans le temps que notre invincible Monarque soutenoit les effets de la guerre qu'il avoit contre les trois plus grandes puissances de la chrestienté qu'il a vaincues et réduites à la nécessité de lui demander la paix. Cependant Mon-seigneur Colbert, dont l'extrême prudence et les soins infatigables ont tousiours fait paroistre l'abondance de ce Royaume lorsqu'il sembloit être dans l'impossibilité de faire aucun fonds pour la réparation de ces grands ouvrages, y a pourveu avec tant de zelle et de vigilance qu'ils sont aujourd'hui presque tous entièrerement restablis et en meilleur estat, qu'ils n'ont jamais esté.
Présenté à Monseigneur Colbert par son
très humble et obéissant et très
obligé serviteur.
POITEVIN.

Au dessous du dessin en élévation de notre vieux pont, se trouve un plan lui correspondant à la même échelle, sur lequel se voient les Piles et les amorces des chaussées avoisinantes.
L'album de Saumur a-t-il été exécuté d'après des plans et dessins antérieurs, que possédait peut-être Poitevin, lequel semble avoir été ingénieur des généralités d'Orléans et de Tours ? Ne furent-ils au contraire dressés qu'après le désastre de 1676-1677 et comme témoignage de sa réparation ? Le fait en lui-même est de peu d'importance, car Colbert mourut en 1683 et l'album, qui lui est dédié, est forcément antérieur à cette année.
Il est inutile de faire remarquer l'intérêt du dessin dont nous donnons la reproduction. Antérieur d'au moins cent ans à la vue du Vieux-Pont dessinée par Sicot et Gravée par Andouard, il nous montre le pont du côté opposé et à une échelle beaucoup plus grande. On peut compter les maisons qui le bordaient entre la rue de Rivière et le Châtelet Saint-Julien, édifié sur le pont même, en arrière (le la trappe qui existe encore aujourd'hui. L'intervalle compris entre le Châtelet et le vieux bâtiment de l'hôpital, qui repose à droite sur ses pilotis, était clos par une sorte de mur défensif, présentant en son milieu une échancrure, pratiquée peut-être après coup, dans le but de ménager une vue sur la rivière. Les tours du Châtelet Saint-Julien sont extérieures au pont et reposent sur les avant-Becs de ses Piles (1) ; elles portent à leur sommet des créneaux. Une étroite et haute construction, qui leur est accolée, semble former avec elles le corps de la porte.
On peut se demander pourquoi ce dessin figure des Arches à pleins Cintres alors qu'elles sont en Arcs brisés assez aigus, et pourquoi il n'a 1 as été tenu compte de la double pente du Tablier? A part ces inexactitudes, il correspond bien aux données déjà connues ; il nous révèle de plus certaines dispositions sur lesquelles nous n'étions pas exactement fixés. Il constitue le plus ancien document graphique que nous possédions sur la ville de Laval, et nous ne saurions trop remercier M. Louis de FArcy de nous l'avoir communiqué.
Comme terme de comparaison, nous donnons une reproduction de la gravure d'Andouard qui représente le côté opposé du pont, côté nord ou d'amont.
Deux Arches seulement y sont visibles, la troisième et la quatrième, les plus rapprochées de la rive droite, se trouvant masquées par les bâtiments des Trois Moulins (2).
Quant au Châtelet Saint-Julien, édifié sur le pont, M. l'abbé Angot nous apprend que « les deux tours et les maisons en bordure furent démolies pour la plupart en 1779. Au moment où fut dessinée, vers la même époque, la vue d'Andouard, la tour du côté d'amont subsistait encore, et on la voit nettement reposer, comme celle d'aval, sur un avant-Bec de la première Pile du pont à partir de la rive gauche.
E. MOREAU.

(1) « La derniere Arche du pont est remarquable par son Architecture. Les deux petites tours posées dessus sont un ouvrage hardi. Elles partent du fond de la rivière qui, dans cet endroit, est comme un abime. Cependant, elles ont résisté à toutes les injures des éléments » (Davelu, missionnaire oratorien vers 1770. Ms. Bibi. du Mans). — Communiqué par M. l'abbé Angot.
(2) Les Trois-Moulins avaient leurs fondations dans la rivière, et le sommet de leurs toits s'élevait à peu près à la hauteur du Tablier du pont. « 1747. — Le bâtiment des Trois-Moulins est sous un comble dont nu des côtés règne sur le courant de la rivière et l'autre côté joint les ponts de la ville par nu mur de 18 pouces d épaisseur qui porte la cHarpente de ce côté dans la longueur de 60 pieds. Sur le mur est une gouttière de boit pour recevoir les eaux pluviales. Les ponts sont couverts de maisons dont les pignons ont leur aspect d'un côté sur la couverture du bâtiment, et dans les pignons il y a des saillies et des fenêtres et ouvertures à deux et trois pieds du rez-de-chaussée, qui paraissent faites depuis très longtemps, par lesquelles les propriétaires et locataires jettent continuellement des eaux sales et toute sorte d'ordures qui tombent sur la couverture et dans la gouttière et croupissent, etc. » (Conseil de tutelle). = 1743. — Ou fait une barrière à lassent, des'l'rois-Moulins qui, se trouvant plus basse (le 5 ou 6 pieds que la rue très fréquentée, occasionnait des accidents. Un bourgeois y était tombé » (Arch. de la Trémoille). — Notes communiquées par M. l'abbé Angot.



Date de denrière modification su site : Vendredi 30 Octobre 2015 à 10:32
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