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Dossier Février 2005

Voir l'Enveloppe du Vendredi 30 Octobre 1992 à 19:00, Le Puy-en-Velay (Haute Loire) France, en rapport avec ce dossier
Voir la Flamme du Mardi 08 Septembre 1992 à 17:00, Briare (Loiret) France, en rapport avec ce dossier
Voir la Flamme du Vendredi 01 Février 1991 à 17:00, Briare (Loiret) France, en rapport avec ce dossier
Voir le Timbre numéro 2658, France, datant de 1990, en rapport avec ce dossier

LE PONT CANAL DE BRIARE

En 1604 Hugues Crosnier Architecte et ingénieur, se lance dans une aventure qui va durer près de quarante ans.

Le souci constant d’améliorer la navigation, et de passer de Loire en Seine pour approvisionner Paris fait germer des idées nouvelles. Un projet de canal est mis en œuvre de Briare à Montargis à travers la Puisaye et le Gâtinais.

Favorisé par les techniques nouvelles, l’ingénieur Crosnier reprend deux idées déjà anciennes pour les améliorer et les appliquer. Il s’agit d’une part de « l’écluse à sas à deux paires de portes busquées », dessinée par Léonard de Vinci mais n’ayant jamais eu de suite sur le terrain. Cet appareil hydraulique nouveau permettant la translation montante et descendante du bateau, outil essentiel à la navigation artificielle. Et, d’autre part le « bief de partage » un procédé d’Adam de Craponne, qui accumule les eaux dormantes ainsi que celles des petits ruisseaux environnants pour les diriger vers une section de canal située à la ligne de partage, et qui alimente les deux versants.

L’ouvrage le plus remarquable est l’échelle d’écluses que l’on retrouve à Rogny. En 1610, la mort du roi Henri IV ainsi que des coûts de réalisations plus importants que prévus, vont interrompre le chantier plus de vingt-cinq ans. L’ingénieur Crosnier décède également, il ne verra pas l’achèvement de ses travaux.

Il restait douze kilomètres à construire, « la compagnie des seigneurs de Loire en Seine » se crée alors, elle reprend les titres de propriété des ouvrages, achève le canal et va l’exploiter en 1638. L’instauration d’un droit de péage, attire les capitaux des gros investisseurs et assure la pérennité de l’exploitation. Le commerce des villes importantes situées sur la Loire se développe, il faut trois à quatre jours de Briare pour rejoindre Paris.

Jusqu'à la construction du pont canal de Briare, aucune communication directe n’existait entre le canal latéral à la Loire et le canal de Briare qui suit la rive droite. Tous les bateaux arrivant à Chatillon sur Loire, étaient forcés de traverser le fleuve pour gagner le canal de Briare. Manœuvre toujours périlleuse surtout lorsque la Loire était en crue. L’inspecteur général Mazoyer fut chargé de l’étude d’un projet de pont. Dès l’étude terminée les travaux commencèrent aussitôt. La structure maçonnée fut confiée à l’entreprise Eiffel dont le patron est universellement connu depuis la création de sa tour à Paris. L’ossature métallique fut fabriquée par les Etablissements Mont St Martin à Longwy. Le Tablier métallique lui, est l'œuvre de Dayde et Pille. La longueur totale du pont canal est de 662 mètres. Il émerge à 8 mètres de hauteur au dessus du niveau de l’étiage. Son lit mesure 6 mètres de large, le tirant d’eau est de 2,20 mètres. L’ensemble repose sur quinze piliers en pierres de tailles espacés chacun de 40 mètres d’axe en axe. Mais la principale curiosité de ce pont réside dans le fait que pour la première fois on utilisa de l’Acier en tôle incurvée pour former le lit du canal. Pour assurer son étanchéité on riveta toutes les parties métalliques à la riveteuse hydraulique. Le gros œuvre était pratiquement terminé au mois de mai 1894, 115000 m3 de terre avait été remué, 117824 m3 de Béton furent employé, ainsi que 4304 tonnes de fer et d’Acier furent utilisées. Le premier bateau l’emprunta le 16 septembre 1896 à 8 heures du matin.

Quelques précisions supplémentaires sur le pont canal de Briare :

Les chiffres :
662,69 m de long, 11 m de largeur totale (y compris les chemins de halage).
Poids total de l'ossature métallique : 3 076.647 kg.
Le poids total de l'eau du pont est de 13.530 tonnes.
Les dépenses totales ont été de 2.864.525.92 F. de l‘époque.
Ajoutons que la surface mise en peinture est de 42.000 m2 et qu'une réfection de peinture nécessite en moyenne plus de 2 tonnes de minium et près de 15 tonnes de peinture.

Pourquoi à Briare ?
La traversée de la Loire au moyen d'un nouveau pont-canal fut d'abord étudiée à Châtillon-sur-Loire, au voisinage immédiat du passage en Loire.Mais au droit de Briare, on bénéficiait de la pente de la Loire (0,50 m. par kilomètre, soit 2,50 m. par la distance Châtillon-Briare), ce qui diminuait le niveau de l'ouvrage sans engager la cote des plus hautes crues connues du fleuve.

Décision :
Un avant-projet fut dressé en 1881 avec bâche en fer. L'approbation vint en date du 22 avril 1886. L'ingénieur en chef Léonce Abel Mazoyer fut chargé de dresser les plans définitifs. Une enquête d'utilité publique eut lieu du 9 avril au 9 septembre 1886. La commission d'enquête tomba d'accord avec l'administration sous réserve de certaines conditions, et notamment de l'accolement d'un pont-route au pont-canal. Les travaux d'ossature métallique, approuvés le 25 novembre 1890, ont été adjugés le 28 février 1891 à MM. Dayde et Pille, constructeurs à Creil.

Caractéristiques de construction :
Le pont-canal repose sur 14 Piles en Maçonnerie dont la forme en proue offre moins de résistance au passage des grandes crues. Les Piles reposent elles-mêmes sur des Caissons qui ont été descendus à des profondeurs variables selon la nature du terrain. Le plus profond est celui de la 12° Pile en partant de Saint-Firmin (8.54 m.), le moins profond celui de la 2° Pile (5.23 m.). Le projet, approuvé le 24 mars 1890, fut adjugé le 16 mai à la Société Eiffel (les constructeurs de la Tour). Il comprenait aussi les 4 pilastres d'angles.
Les 15 travées sont de 40 m. A ces 600 mètres, s’ajoute la longueur des Culées et de la cuvette maçonnée au-dessus de l'ancien canal latéral. La longueur totale de l'ouvrage est de 662,69 m.
L'ossature métallique donna lieu à de longues et vives discussions. Deux nouveautés : la travée de 40 m. et l'emploi de l'Acier doux. Dans un ouvrage métallique de cette importance, une grosse question est celle de la dilatation. Voilà comment elle a été résolue : la Poutre continue de 600 m est fixée sur la Pile n° 8 (en venant de Saint-Firmin). De chaque coté, les tronçons peuvent se dilater librement en pénétrant dans la chambre réservée à cet effet à chaque Culée.



Date de denrière modification su site : Vendredi 30 Octobre 2015 à 10:32
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