Nous emprunterons à l'ouvrage de MM. Bourselet et Clérisse, Mantes et son Arrondissement, l'essentiel de la description de cet ouvrage, l'un des plus anciens d'Ile-de-France encore existant avec les vestiges du pont de Poissy.

Avant le percement de la rue Royale et la construction du pont par l'Ingénieur Perronnet, de 1758 à 1765, le grand chemin de Paris à Rouen, qui passait par Mantes et Limay, était relié entre ces deux agglomérations par un pont de 37 Arches, divisé en trois parties, qui formaient un plan en brisures. C'était d'abord après la porte du Pont ou aux Images, qui se trouvait sur l'emPlacement actuel de la maison portant le n° 4 de la rue de la Piperie, un premier pont de 13 Arches, qui allait jusqu'à la porte de l'île Champion ou Aumône. A la suite, le Pont Fayolle, composé également de 13 Arches traversait les îles aux Chevaux, Poirée et de Limay. De là un troisième pont de 11 Arches aboutissait à Limay, c'est le vieux pont actuel.

Leur construction remonte au début du XIIe siècle, avec des remaniements au rythme des dégâts caUsés par les crues de la Seine et la Fonte des glaces. En 1613, le pont reçut une direction plus à droite en regardant vers Limay...

Le dernier moulin à roue pendante, qui reposait entre la troisième et la quatrième Pile du pont de Limay, en partant de cette commune, et en aval du fleuve, s'effondra en 1871...

De l'ancien pont de Mantes, il ne reste plus que la partie dite « Vieux pont de Limay ». Elle est classée et appartient à la Ville de Mantes-la-Jolie. La maison construite sur une partie de l'ancienne Loge des Portiers est propriété privée. C'est en 1845, que fut construit le pont Neuf de Limay...

A l'extrémité du vieux pont, quelques pas conduisent à l'église Saint-Aubin dont les parties les plus anciennes sont du XIIe siècle et qui connut plusieurs remaniements jusqu'au XVIIe siècle.

Saint-Aubin est remarquable par son clocher de pierres et surtout par son mobilier lapidaire : le gisant de Thomas Le Tourneur en marbre et pierre, les fonts baptismaux similaires à ceux de Vetheuil et surtout la pierre tombale d'un rabbin juif. Cette dalle nous rappelle que l'agglomération mantaise connut jusqu'en 1380 une importante communauté juive. Plusieurs pierres tombales conservées tant à Senneville qu'à Mantes en témoignent.

Vue prise des hauteurs de Limay. On distingue au premier plan le clocher de la chapelle Sainte-Christine du prieuré des Célestins. La ville est ceinturée de remparts, le pont,protégé en son milieu par une tour, en permet l'accès.

Le pont de Limay avant 1870. Unique vestige de l'ouvrage médiéval encore occupé par un moulin à roue pendante. Lithographie de A. Maugendre.