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Dossier Août 2004

Voir le Timbre numéro 115, Sénégal, datant de 1935, en rapport avec ce dossier
Voir le Timbre numéro 160, Sénégal, datant de 1939, en rapport avec ce dossier

LA VERITABLE HISTOIRE DU PONT FAIDHERBE
(2ème partie)


Les inconvénients du pont Flottant et les dégradations dues à son long Service montraient la nécessité de construction d'un pont fixe, lequel ne pouvait être que métallique (le Béton armé venait de naître), ouvrage très dispendieux vu la largeur du grand bras.

Dans son discours d'ouverture à la session de décembre 1891 du Conseil général, le gouverneur de Lamothe proposa à l'assemblée d'examiner la possibilité de contracter un emprunt destiné non seulement à apurer les dettes de la colonie vis-à-vis de la métropole, mais également de réaliser un programme de travaux publics urgents. Couchard signala à ses collègues que le budget se présentait dans des conditions favorable, et les conseillers décidèrent de négocier un emprunt de cinq millions. En séance extraordinaire, ils déterminèrent les affectations de l'emprunt projeté. L'article le plus important fut réservé à la construction d'un pont métallique reliant Saint-Louis à Sor. L'ouverture de cet emprunt fut autorisé par un décret de Sadi Carno du 21 novembre 1892. La Caisse des Dépôts et Consignations consentit à n'accepter un taux d'intérêt que de 4%.
De Paris, le département des Colonies envoya au Sénégal les dossiers des cinq entrepreneurs ayant soumissionné. Après exAmen, la commission du Pont Faidherbe en retint deux, à savoir celui de Nouguier, Kessler et Cie (ancienne maison Joly, d'Argenteuil) et celui de la Société de Construction de Levallois-Perret (anciens établissements Eiffel).

Tant la Commission du Pont Faidherbe que la Commission technique de Paris (composée d'ingénieurs en renom) proposaient d'adopter le projet de la société Levallois-Perret qu'ils jugeaient techniquement mieux étudié. Par contre Robert, le chef du Service des T.P. de la Colonie et avec lui le conseiller Crespin s'employèrent à plaider l'adoption du projet Nouguier, Kessler et Cie, le déclarant supérieur du point de vue esthétique. La majorité des conseillers suivit ces deux hommes Nouguier, Kessler et Cie devinrent adjudicataires avec une soumission (identique à celle de leur concurrent) de 1 880 000 F. L'ouvrage était long de 511 mètres, comprenant une travée Tournante. Le poids total atteignait 1 300 tonnes.

Ce vote des conseillers présentait un caractère doublement exceptionnel. D'abord pArce que n'étant pas Spécialistes, il n'était pas dans leurs habitudes de rejeter l'opinion de la commission technique. Ensuite pArce qu'ils ne s'embarrassaient jamais que de l'aspect uniquement fonctionnel des projets présentés. Aussi, le pont Faidherbe est-il à un double titre l'enfant de Saint-Louis. La métropole n'a pas donné (comme on l'écrit souvent) au Sénégal un pont initialement destiné à un autre endroit et dont elle ne savait plus que faire par la suite. Il s'agissait au contraire d'une commande de la Colonie, payée par elle au moyen d'un emprunt. Les mandants de la Colonie n'avaientt en outre pas suivi l'avis de la métropole, choisissant le pont qu'ils estimaient offrir un ensemble artistique et absolument harmonieux.

Le pont connut deux inaugurations successives. La première - provisoire - par le gouverneur-général Chaudié le jour de la fête nationale (14 juillet 1897). MadAme Chaudié coupa les rubans barrant les issues de l'ouvrage. Le gouverneur et sa suite se mirent sur la travée Tournante qui s'ouvrit, livrant passage à l'aviso l'Ardent. Par ailleurs, 21 coups de canon avaient été tirés au lever et au coucher du soleil, plusieurs courses de chevaux et d'ânes (avec pari mutuel avaient eu lieu, de même qu'une fantasia, un mât de cocagne, des régates, une revue des troupes, une distribution de secours aux nécessiteux, une Retraite aux flambeaux, l'illumination des monuments publics, un feu d'artifice). Le lendemain, Chaudié partait en congé en France.

La seconde inauguration le fut par André Lebon, premier ministre des Colonies à se rendre au Sénégal, à l'invitation du Conseil général et de la municipalité. Elle eut lieu le 19 octobre. Dans son discours, Léon d'Erneville, président du Conseil général, rappela que ce pont était œuvre exclusive du budget local. Il démontre que nos colonies, si calomniées, ont plus de ressources qu'on ne veut bien le dire.
A nouveau, la cérémonie fut l'occasion de festivités diverses.



Date de denrière modification su site : Vendredi 30 Octobre 2015 à 10:32
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