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Les timbres : Infos et conseils philatéliques pour mener à bien votre collection

Dossier Mai 2004

Voir le Cachet du 20 Mars 1954, Lyon (Rhône) France, en rapport avec ce dossier
Voir le Timbre numéro 450, France, datant de 1939, en rapport avec ce dossier

LE PONT DE LA GUILLOTIERE, DU COTE DE LYON.
(4ème partie)


LES TEMPS MODERNES

La plupart des unités qui participèrent à la guerre d'Italie en 1859, celles surtout qui avaient été groupées et instruites au camp de Sathonay, gagnèrent par la Guillotière les routes de Savoie.

Au cours de la Grande Guerre, le vétéran continua de remplir son rôle ; il était le seul pont lyonnais capable de supporter le passage de pièces d'artillerie lourde lorsqu'il fallut envoyer en Italie des troupes françaises à la rescousse, après l'offensive autrichienne sur la Piave.

Il subit, en septembre 1944, les dures lois de la guerre. Les mines allemandes furent moins désastreuses pour lui que pour les autres ponts lyonnais et, après quelquesheures de travail, les troupes américaines du génie purent rétablir le passage.

C'est alors que l'on revint aux projets de reconstruction du pont. On considéra longtemps avec faveur un projet de pont en X dû à M. l'ingénieur en chef Chalumeau, reliant les deux extrémités du pont de la Guillotière à la Place Antonin-Poncet et aux abords sud de la Place qu'ornait le buste du capitaine Thiers. Puis un autre projet fut examiné par le Conseil municipal après un rapport de M. Alexandre Charbin. Un large pont eût été construit à hauteur de la Place Antonin-Poncet, parallèle au pont séculaire.

Certains proposaient que le vieux pont fût maintenu et réservé au passage des piétons. Certains envisageaient aussi la possibilité de le débarrasser des Encorbellements et trottoirs construits en 1839 pour son élargissement par M. Kermaingant, ingénieur en chef du département, et les plus audacieux allaient même jusqu'à prévoir la reconstruction de la tour de guet, sinon du pont-Levis.

Alors fut étudié le projet d'établissement d'un polit provisoire destiné à durer pendant la démolition et la reconstruction du pont ancien et à disparaître ensuite.

Les protestations des Académies et Sociétés savantes demeurèrent impuissantes en présence des nécessités de donner satisfaction à une circulation routière toujours accrue, par une voie plus large et d'un accès plus facile.

Il n'est pas question de constituer ici une anthologie des descriptions du pont de la Guillotière. La, plus vivante parmi les évocations de son ancienne physionomie est peutêtre celle que donna Claude Le Marguet dans « Myrelingues la Brumeuse » (Lyon en 1536).

« Cet ouvrage merveilleux avait demandé quatre cents ans de travail. Quoi qu'on eût besogné sans relâche à sa confection ou réfection, le Pont n'était pas terminé ; ce travail montrait cette ressemblance avec Dieu le Père, disait M. Rabelais, qu'il promettait de n'avoir aucune fin. Le Rhône supportait son poids avec impatience et lui enlevait quelques morceaux à chaque crue ».

« Dans des moments plus tranquilles, je reviendrai pour m'occuper de vos besoins et de la prospérité de vos manufactures et de votre ville. Lyonnais, je vous aime ».

Il décrit l'interminable pont qui reliait Lyon au mandement de Béchevelin, l'étroite et longue passerelle où deux charrettes se croisaient à grand-peine, les Arcs en « cHarpenterie », la croix qui marquait le commencement des Arcs en pierre, la colonne célébrant les hauts faits du roi Louis XII, vainqueur des Milanois, « le pont-Levis qui précédait la redoute, haute et sombre tour carrée, bâtie à cheval sur l'Arche saint Nicolas ». Cette tour portait en ses angles des échauguettes, demi-tours à toits coniques, percées d'Archères et à son centre, face aux entrants une échaffe ou « bayte », guérite saillante, poste ordinaire du guetteur. Tout en haut, sur le sommet du toit à quatre pentes, se dressait encore un lanternon pour la « guette » lointaine ».

Emile Baumann dans son livre « Lyon et les Lyonnais » a évoqué en quelques lignes ce coin de la ville : « contre les Arches lourdes taillées en éperon, le courant bouillonne, se précipite, excité par l'obstacle. Derrière le pont, surgissent les deux dômes inégaux de l'Hôtel-Dieu et sa façade sévère ».

Notre vieille « Revue du Lyonnais », il y a quatre-vingt dix ans, publiait une étude de l'Architecte Emile Perret sur l'histoire du pont de la Guillotière. On y retrouve toutes les grandes dates de l'histoire du monument, de ses dégradations, de ses restaurations successives.

Le bon chroniqueur David Cigalier retraça aussi sa vie.

Mais il n'est pas question d'énumérer ici les chroniques et conférences qui, au cours de ce siècle documentèrent les Lyonnais sur le passé du vieux pont. Les dernières furent, entre autres, celles du chanoine Chagny.

Les pages destinées à accompagner les dessins de Girrane ne prétendent pas constituer une étude complète de l'histoire du pont de la Guillotière qui nécessiterait un livre, mais à vulgariser quelques pages du passé d'un monument associé pendant des siècles à la vie de notre ville et qui, sous sa forme nouvelle, continuera son rôle.

L'iconographie et la bibliographie de l'oeuvre entreprise par les Frères Pontifes et poursuivie grâce aux libéralités des papes, des rois et des populations, au labeur de plusieurs générations, seront certainement quelque jour rassemblées dans une salle du MUsée d'histoire lyonnaise quand les possibilités budgétaires permettront son agrandissement. Cette salle ne sera pas parmi les moins fréquentées.
Rappel : Les différentes parties que je vous ai présenté durant les mois précédents sont extraites de "Le Vieux pont de la Guillotière" par Gustave Girrane, texte de Martin Batte (je ne suis pas exactement certain des noms). Le récit présenté m'a été photocopié par l'office de tourisme, à qui j'avais demandé, il y'a de cela quelques années, des renseignement au sujet ce splendide ouvrage qu'est le pont de la Guillotière !

Remerciements

Je tiens à remercier toutes personnes et organismes ayant pu apporter des informations à ce dossier :
- Ponts de Lyon
- L'office de tourisme de Lyon



Date de denrière modification su site : Vendredi 30 Octobre 2015 à 10:32
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