Le Pont Vieux a 241 mètres de longueur visible. Sa largeur primitive était de 2,80 m. Il fut agrandi au Moyen Age et actuellement le pont a une largeur moyenne de 4,70 m et de 5 m avec les parapets. Les
Dimensions varient de 4,60 m à 4,80 m à en passant au centre, au dessus de la grande
Arche par 4,34 m.
Le Pont Vieux construit en pierre des Brégines est un pont légèrement à dos d'âne dont le centre (au-dessus du Lirou) est plus élevé de 2,50 m par rapport à l'entrée rive gauche et de 4,10 m par rapport à l'entrée rive droite. Il est bien droit dans la partie qui est enlisée dans les terres mais il tourne ensuite légèrement en son milieu et forme aux
Arches suivantes, situées au-dessus de l'Orb, une ligne légèrement brisée, cette fois tournée vers le Nord. Il présente de plus une légère courbe à la hauteur de la troisième
Arche comptée du côté du Faubourg et une autre à la hauteur de la quatrième.
Le Pont de Béziers a 16
Arches principales. De plus, primitivement, il comptait huit petites ouvertures comprises dans l'intervalle des grandes
Arches, cinq ont été murées à tort pour des raisons de solidité.
En partant de l'entrée ville la première
Arche est presque entièrement aveuglée par les alluvions et les détritus de toutes sortes. La deuxième a 4 mètres de hauteur et 10,62 m d'ouverture,
Dimensions prises à 1 m au-dessus du niveau de l'eau.
La
Pile entre la deuxième et la troisième
Arche est munie d'un avant
Bec, ou coupe courant, moderne au Nord et ancien en aval. L'avant
Bec de la face Sud a été construit en assises en escalier comme tous ceux de ce pont.
La troisième
Arche nettement surbaissée a 6,21 m de hauteur et 16 mètres de largeur au niveau de l'eau. La
Voûte centrale a été presque entièrement restaurée à l'époque moderne.
Tous ces détails sont extrêmement intéressants mais je vais arrêter là car je ne sais pas si cela passionne tout le monde.
Pour résumer, Toutes présentent une
Voûte centrale surbaissée et par conséquent en saillie accolée de deux
Voûtes d'une ouverture légèrement plus grande.
L'appareil de l'
Arc doubleau central est nettement plus ancien. On retrouve à la
Clef de
Voûte, les
Blocs très longs de 1 m et plus que nous avons observés dans les ponceaux de la voie de Béziers à Pézenas ou le long de la voie Domitienne.
Les
Claveaux, constituant le centre, ont une dimension moyenne de 70 cm à l'extérieur: Les
Voussoirs ont tantôt 50 cm, tantôt 70 cm.
En dehors des parties essentielles de la construction la
Voûte est en
Blocage. La douzième
Arche est remplie en certains points de l'
Arc primitif de briques en guise de
Voussoirs.
Par contre les revêtements accolés lors de l'agrandissement du pont sont en petit appareil très soigné et en bon état. Comme à St-Thibéry chaque
Pile est munie d'un avant
Bec en escalier ou à
Redan qui suivant un procédé ingénieux dévie le courant plutôt que de le couper ; ces
Becs sont en effet dissymétriques et déversés.
Par 1a présence et la forme des dégorgeoirs le Pont Vieux rappelle le Pont Romain de Cessero. Les grandes
Arches reposent sur des bases puissantes en grand appareil plus large que les
Piles. L’ensemble du pont primitif pourrait remonter à l’époque romaine.
Des travaux entrepris en 1933 pour permettre l'écoulement rapide des eaux d'inondation sous l'avenue du Pont Vieux ont confirmé cette manière de voir.
Le Pont actuel, continue sous la route par un mur en appareil moyen, sans mortier sur une longueur de plus de 10 mètres et une hauteur de 5 mètres. Ce mur est percé à sa base d'un ponceau très surbaissé. Nous avons constaté que cette construction continuait même au delà du deuxième platane.
N'était-ce pas l'habitude des
Architectes romains de bâtir des rampes d'accès percées d'
Arceaux surbaissés ? De plus la route actuelle surmonte trois niveaux successifs d'empierrement. L'inférieur, situé à un mètre sous le macadam était dallé comme les voies romaines.
La grande route continuait autrefois comme aujourd'hui vers Narbonne par la voie Domitienne et vers C
Arcassonne par le Chemin de l'Estrade.
Je tiens beaucoup à remercier Mad
Ame SANCHEZ, la conservatrice des
Archives municipales de Béziers, qui en avril 1993 m’a fourni notamment une photocopie d’un bulletin de la société
Archéologique de Béziers – 1941, 4è
Série tiome VII, page 117-124, établi par le Monsieur COULOUMA et sur lequel je me suis appuyé pour faire ce dossier.