Commentaire : Le pont Saint-Ange, que l'empereur Hadrien fit jeter en 136 apr. J.-C, sert d'accès à son mausolée, le reliant à l’autre rive du Tibre.

L'empereur Hadrien fera construire à cet emplacement, en 135 après Jésus-Christ, une sépulture familiale formée d'une base carrée de quatre-vingts quatre mètres de coté, surmontée d'une partie cylindrique d'une vingtaine de mètres de hauteur et d'un tumulus. L'ensemble était couronné un quadrige de bronze guidé par l'empereur figurant le Soleil. Son fils adoptif Antonin le Pieux achèvera les travaux quatre années plus tard. Le mausolée abritera les cendres des empereurs depuis Hadrien, jusqu'à Septime Sévère en 211 après Jésus-Christ. Aurélien intégrera le monument dans le mur d'enceinte de la ville qu'il fera construire, en 270.
Le bâtiment sera transformé en bastion par les papes menacés par les familles nobles romaines. Léon VI (847-855) fera construite la muraille qui relie le château au Vatican, qu'Alexandre VI surmontera d'un passage qui permettait aux papes de passer de leur résidence à la forteresse en cas de siège. Nicolas V (1447-1455) dotera cette dernière de donjons et d'un étage en brique au-dessus de la partie antique. Alexandre VI (1492-1503) fera rajouter les bastions octogonaux. Clément VII, fuyant les troupes de Charles-Quint, y trouvera refuge en 1527 et aménagera les appartements que Paul III embellira par la suite. Ce dernier, alors qu'il n'était que le simple cardinal Farnèse, avait eu l'occasion de séjourner à l'ombre des cachots du château, tout comme Benvenuto Cellini en 1538, accusé d'avoir tué l'assassin de son frère, et Cagliostro.
L'entrée du château, celle de l'antique mausolée, donne accès à une rampe hélicoïdale qui mesurait 125 m à sa construction. Ses parois étaient recouvertes de marbre et le sol pavé de mosaïques. Cette rampe donne aujourd'hui accès à la cour d'honneur, également appelée cour de l'Ange en raison de la présence ici de la statue qui ornait le sommet du château jusqu'en 1572.