Commentaire : Bamako : Aucune autre capitale africaine ne résume sans doute à ce point un pays tout entier ! Bamako, ville cosmopolite par excellence où cohabitent pourtant harmonieusement tous les groupes ethniques présente aussi un raccourci physique de cet immense pays qui étouffe entre ses frontières. Etirée le long du fleuve Niger qui, du sud au nord, l'accule à cinq collines tabulaires, enfoncée dans une cuvette, recouverte en permanence d'une étrange pellicule de poussières d'où n'émergent de loin que la tour d'un hôtel, les minarets futuristes de la Grande Mosquée (livrée clé en main par l'Arabie saoudite) et la tour « couronnée » du siège de la BCEAO, la capitale malienne est demeurée un village.
Mais un immense village qui, de six cents habitants à la fin du siècle dernier, est passé, moins de cent ans plus tard, à une population de plus de 700 000 âmes.
Le premier pont (pont des Martyrs) n'a été ouvert qu'en 1962 : l'administration conçut le projet dès 1942 d'ouvrir un concours pour la construction d'un pont sur le Niger à Bamako, sur lequel devrait passer la voie ferrée prolongeant le chemin de fer de Dakar au Niger et la voie routière Bamako Ségou, soit que les deux voies soient juxtaposées, soit qu'elles soient superposées.
Sa présence a permis une extension spectaculaire des quartiers d'habitation vers la rive droite mais il rend hommage, par son nom, aux victimes des événements de 1991.
Un deuxième pont a été inauguré en 1992 (celui qui est timbrifié ci-dessus).