Commentaire : Le château se prolonge, à travers le lit du Cher, par la grande galerie de Philibert Delorme, d’un style déjà classique qui repose sur 5 arches séparées par des culées dont les avant-becs portent des tourelles demi-cylindriques allant jusqu’au seuil du premier étage. Elle devaient se terminer, sur l’autre rive du Cher, par un gros pavillon qui aurait fait pendant au château des Bohier, mais la mort empêcha Catherine de Médicis d’exécuter ce projet.
Le château actuel a été construit de 1513à 1521 par Thomas Bohier, receveur des finances sous Charles VII, Louis XII et François I. La famille de Marques possédait à Chenonceaux un château que convoitait Thomas Bohier, général des finances de Normandie. Bohier alors possesseur du château en 1512 (pour une malheureuse somme), le faisait raser sauf le dojon. Dès l’année suivante, commence à s’élever sur le Cher le ravissant édifice que le touriste a aujourd’hui sous ses yeux.
Chenonceaux présente, dès lors, dans son histoire, un trait original : on pourrait l’appeler « le château des six femmes » rappelant le rôle primordial que les châtelaines ont joué pendant 400 ans. Catherine Briçonnet, la bâtisseuse (début XVIème siècle). Bohier ne pouvant suivre les travaux, c’est sa femme qui en est l’âme. On sent d’ailleurs dans le site choisi pour le château, dans sa distribution, une influence féminine. Bohier meurt en 1524 et Catherine 2 ans après. François I fait éplucher alors ses comptes et pour payer la dette de Bohier, son fils abandonne le château au roi. Diane de Poitier, la toujours belle. En 1547, quand Henri Iimonte sur le trône, il donne le château à Diane. Mais à la mort du roi Diane est obligé de quitter le château qui est repris par Catherine de Médicis. Diane a fait enlever un pont reliant le château à l’autre rive du Cher. Catherine de Médicis la fastueuse. Elle donne beaucoup de banquet. Louise de Lorraine, l’incossolable (fin du XVIème siècle). Madame Dupin, l’amie des lettres (XVIIIème siècle). Madame Pelouze, l’amateur d’ancien (XIXème siècle). En 1864, Madame Pelouze achète le château et le fait rétablir dans l’état où l’avait laissé Bohier. Le château est composé d’un corps de logis rectangulaires avec des tourelles aux angles. Il est assis sur les 2 piles de l’ancien moulin qui repose sur le lit du Cher. A gauche, en saillie, se trouve la librairie et la chapelle. Enfin, sur le pont du Cher s’élève la galerie à 2 étages de Catherine de Médicis. Cette construction de Philibert Delorme est d’une sobriété déjà classique qui contraste avec l’esprit riche et gai que donnent, à la partie plus ancienne, les sculptures des ballustrades, du toit et des lucarnes.