La patrie de Gustave Eiffel tire fierté des superbes ponts
Suspendus qui barrent les estuaires de la côte Ouest. Les plus anciens sont le pont de Tancarville, inauguré en 1959 sur la Seine, et le pont d'Aquitaine, inauguré en 1967 à Bordeaux, sur la Garonne. Le premier a fait l'objet d'une rénovation partielle et d'un rem
Placement des câbles de suspension dans les années 1990. Des travaux similaires sont en cours sur le second, à l'initiative du ministère de l'Équipement, avec installation d'une nouvelle suspension' et dépose de l'ancienne. Ces travaux ont commencé en 2000, et leur achèvement est prévu pour dans deux ans. En mars 2004 seront démontés les ascenseurs censeurs qui conduisent les ouvriers au sommet des
Pylônes. Pendant toute la durée du chantier, il n'est pas question d'interrompre la circulation auto
Mobile. Mais le maître d'ouvrage est toutefois tenu d'accorder une coupure de nuit une fois par semaine dans chaque sens et une coupure totale un week-end par mois !
La rénovation du pont d'Aquitaine a été engagée à la suite de celle du pont de Tancarville, par le même groupement d'entreprises, avec une équipe dirigée par Vincent Rigoux. « L'équipe a mis à profit à Bordeaux l'expérience acquise en Normandie, en particulier pour améliorer les conditions de sécurité sur le chantier », souligne Laurent Boulanger, chargé de la sécurité et de la qualité chez Vinci Construction Grands Projets. Les travaux de génie civil, quasiment terminés à ce jour, n'ont pas entraîné de risques particuliers. Il s'est agi pour l'essentiel de travaux
Neufs comme la construction de méga
Poutres de 3500 tonnes à l'arrière des
Culées, sous la chaussée, pour l'
Ancrage des câbles de la nouvelle suspension. Le maître d'oeuvre a eu l'idée d'utiliser l'em
Placement des pistes cyclables pour dégager des voies de travaux. Ces voies sont délimitées par des séparateurs lourds, en
Béton, surmontés d'un grillage aux mailles fines.
« La nécessité de ce grillage nous est apparue à Tancarville, pour éviter que les automobilistes ne soient distraits par l'activité du chantier et ne multiplient les imprudences »,
explique Laurent Boulanger.
Pour le transport des charges jusqu'au sommet des
Pylônes, le groupement d'entreprises utilise deux grues à tour, une sur chaque tête de
Pylône. Cette solution a été préférée aux
Portiques mis en oeuvre à Tancarville, qui présentaient l'inconvénient d'avoir un rayon d'action limité et de nécessiter une
Traction oblique inadaptée lorsque la charge arrivait à la tête du
Pylône.
« Les grues à tour constituent un excellent choix pour la sécurité, le confort de travail et la rapidité d'exécution »,
insiste Laurent Boulanger. Les grutiers travaillent à 60 mètres au-dessus du
Tablier et, faute de voir les charges, doivent être guidés par radio. Pour éviter des interférences dommageables, le groupement d'entreprises a pris soin de s'équiper de 28 terminaux radiofréquence et de louer 7 fréquences exclusives pour la durée du chantier. Chaque grue possède sa propre fréquence et est équipée d'un dispositif qui permet d'empêcher les charges de passer au-dessus des voies auto
Mobiles. Préalablement au lancement des câbles porteurs, le groupement a lancé des passerelles entre les
Pylônes, de chaque côté du pont. Chaque passerelle est soutenue par 7 câbles relativement fins (15 et 28,6 mm de diamètre).
La structure est grillagée et le
Plancher doublé d'un filet à mailles très fines qui prévient les chutes d'outillages.
« Sur la base de l'expérience de Tancarville, nous avons élargi les passerelles à 2,60 mètres afin que les ouvriers soient tout à fait à leur aise pour travailler, circuler et se croiser »,
précise Laurent Boulanger. Totalement sécurisées, ces passerelles permettent aux ouvriers de poser sur les câbles porteurs les colliers auxquels setont accrochés les
Suspentes du
Tablier. Les passerelles seront enlevées à l'achèvement le la nouvelle suspension. Lorsque celle-ci sera opérationnelle, deux autres passerelles du même
Type seront lancées sous les anciens câbles porteurs pour déposer ceux-ci. Le groupement d'entreprises s'est efforcé de limiter les risques liés au travail en hauteur et à la coactivité. Sur les têtes de
Pylônes, il a ainsi prévu des plates-formes de travail d'environ 500 mètres carrés, constituées de
Planchers jointifs et de parois en tôles étanches qui coupent le vent. De la sorte, à plus de 100 mètres au-dessus de l'eau, les ouvriers travaillent sans appréhension de la hauteur et sans plus de contraintes que sur le
Plancher des vaches.
Je tiens tout d'abord à remercier la revue Travaux qui en août 2002 a publiée un article sur la réfection du Pont d'Aquitaine, écrit par André Larané. Je me suis aidé de celui-ci pour vous présenter ce dernier dossier sur le Grand Pont de Bordeaux.